Un cannabinoïde de plus : la CBDV. Voici ce qu’on en sait !

Le cannabis synthétise plus d’une centaine de cannabinoïdes, et plus on apprend à les connaître, plus on se dit que cette plante est magique … Aujourd’hui, nous allons vous compter l’histoire de la Cannabidivarine (CBDV), une molécule découverte il y a plus de 50 ans tombée dans l’oubli – merci la diabolisation du cannabis – qui intéresse déjà les plus grands groupes pharmaceutiques.

En parallèle, on voit également apparaître de plus en plus de variétés de fleurs de CBD enrichies en CBDV. Alors, si vous comptiez y goûter, c’est l’occasion pour vous d’en apprendre un peu plus à son sujet 😉

Sommaire

CBDV et CBD : quelle différence ?

Comme nous le disons, la CBDV appartient à la grande famille des 120 cannabinoïdes du cannabis. Et comme c’est le cas de la plupart d’entre eux, elle est synthétisée dans les trichomes des fleurs, à partir du cannabinoïde parent le CBG.

CBD/CBDV, à une lettre près … Et oui, mais ça fait toute la différence ! Au niveau de leur structure chimique, les deux cannabinoïdes se distinguent au niveau de l’une de leurs chaînes de carbones. Le CBD est formé de 5 atomes de carbones tandis que le CBDV n’en compte que 4. Et figurez-vous que ce petit carbone de moins fait toute la singularité de la CBDV. Mais nous en parlerons un peu plus loin.

Avant cela, sachez que CBD et CBDV partagent malgré tout quelques points communs. Et pas des moindres, puisqu’ils sont tous deux non-psychotropes, donc parfaitement légaux.

Quelles sont les actions du CBDV sur notre organisme ?

La CBDV est naturellement présente – en petite quantité – dans les fleurs de CBD. Vous le consommez donc peut-être déjà. Voici ce qu’il se passe à l’intérieur de votre corps pendant ce temps-là.

CBDV et système endocannabinoïde

Comme il est de l’espérer, le CBDV agit sur notre système endocannabinoïde (SEC).

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, il s’agit d’un vaste réseau de récepteurs réparti dans tout l’organisme de tous les mammifères dont le rôle est de maintenir l’ensemble de nos fonctions physiologiques en état d’équilibre.

Les principaux récepteurs de ce réseau sont les récepteurs CB1 et CB2. La plupart des cannabinoïdes – dont le THC et le CBD – sont capables de les inhiber et/ou exciter. La CBDV se démarque ici de ses homologues, puisqu’elle ne semble réagir avec aucun d’entre eux.

Cependant, il existe d’autres récepteurs – dont l’action sur le SEC est moins directe – comme les récepteurs de type TRPV, et c’est avec eux que la CBDV semble avoir de l’affinité. (Et pour la petite parenthèse : le CBD a lui aussi beaucoup d’affinité avec ces récepteurs-là.)

Parallèlement à son interaction avec les récepteurs TRPV, la CBDV semble également moduler – tout du moins, en partie – la synthèse de l’un de nos deux endocannabinoïdes : la 2-arachidonylglycérol, ou plus simplement, l’AG-2.

CB1 et CB2

Une fois dans l’organisme, il semblerait que la CBDV fasse deux choses :

👉​ Elle va se lier aux récepteurs TRPV ;

👉​ Et réguler la synthèse d’AG-2.

Voyons ce que ça implique.

Les récepteurs TRPV

Pour comprendre le rôle des TRPV, il faut les voir comme des sondes. Présentes un peu partout dans notre corps – système nerveux périphérique – ces fameuses sondes mesurent en permanence l’intensité de certains stimulus extérieurs de nature thermique et mécanique.

Grosso modo, lorsque vous approchez votre main du feu, ce sont les récepteurs TRPV qui envoient un signal d’alarme à vos neurones. Ils feront la même chose si l’on vous pince la peau, ou si vous vous cassez un os.

Ils sont donc très utiles, ces récepteurs TRPV ! Et il se trouve que notre petite CBDV est potentiellement capable de les désensibiliser lorsqu’ils sont surexcités par l’un des stimulus susmentionnés.

En bref, pour dire les choses simplement – mais nous allons un peu vite en besogne – la CBDV pourrait peut-être fonctionner comme un antidouleur ou un tranquillisant. On vous en parle d’ailleurs un peu plus loin.

L’AG-2

Les cannabinoïdes synthétisés dans le cannabis ont une affinité privilégiée avec notre SEC, mais ce ne sont pas les seuls ! En effet, notre organisme produit ses propres cannabinoïdes – appelés endocannabinoïdes – l’Anandamide ainsi que notre fameux AG-2.

Si l’on entend souvent parler de l’Anandamide – peut-être parce que cela signifie « béatitude » en sanskrit – le rôle de l’AG-2 est tout aussi important et intéressant (1). Grâce à son affinité avec nos récepteurs CB1, il collabore en effet étroitement avec notre SEC pour maintenir notre organisme en état d’homéostasie.

L’AG-2 régule ainsi :

👉 Nos niveaux d’énergie ;

👉 La réponse immunitaire ;

👉 Et tout ce qui se rapporte à la gestion des émotions : stress, anxiété, dépression, etc.

Du coup, puisque la CBDV régule la synthèse d’AG-2, on pourrait postuler qu’il aide indirectement à nous maintenir en bonne santé.

Potentiels bienfaits et applications thérapeutiques du CBDV

Bien qu’elle fut découverte en 1969, la CBDV pose encore bien plus de questions que ce qu’on en sait. Il ne faut donc encore rien prendre pour acquis, car pour l’instant les scientifiques n’ont encore aucune certitude et des études complémentaires sont nécessaires. En revanche, il faut bien avouer que les résultats préliminaires sont plutôt encourageants.

Signe de bon augure : les célèbres laboratoires américains GW Pharmaceuticals ont jeté leur dévolu sur la CBDV. En effet, un médicament pour traiter l’épilepsie à base de CBDV (GWP42006) est en cours d’analyse depuis 2014 (2). L’année suivante, le laboratoire a obtenu un brevet pour la commercialisation de sa formule.

Dans ce contexte, plusieurs études ont pu être réalisées, révélant entre-autre l’innocuité de la CBDV ainsi que l’absence d’effets secondaires. Et puis, les chercheurs ont également étudié d’autres applications thérapeutiques, autres que celle des crises d’épilepsie (3).

Les maladies que la CBDV peut potentiellement soigner

👉 Les dystrophies musculaires, un ensemble de maladies neurologiques qui affecte les muscles, dont les symptômes inclus, le plus souvent, une difficulté à coordonner les mouvements, combinée à une raideur et faiblesse musculaire (4) ;

👉 Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) (5) ;

👉 Le syndrome de Rett, une maladie génétique neurologique qui affecte les petites filles dont les symptômes induisent des troubles de la communication, des crises de convulsion ou encore, une mobilité réduite. (6) ;

👉 Les nausées et les vomissements (7).

La plupart des études correspondantes ont été menées in vitro, ou bien sur des animaux, et donc, comme nous l’avons déjà dit, les scientifiques accusent encore beaucoup de lacunes concernant le fonctionnement du CBDV.

Toutefois, les bénéfices du CBDV ont toutes les chances d’être avérés, puisque toutes ses études sont menées suite à l’observation d’une amélioration de l’état de santé de patients atteints de ces maux suite à la prise de CBDV.

Comment consommer du CBDV ?

Il n’est pas conseillé d’utiliser la CBDV à des fins médicales, car pour l’instant les informations à son sujet sont trop lacunaires, surtout en termes de posologie. L’on ne serait vous dire quelle dose prendre, ni pendant combien de temps. Et encore moins anticiper les possibles interactions entre la CBDV et d’autres médicaments.

Bref, dans tous les cas, demandez toujours l’avis d’un médecin.

illustration fleur de chanvre

Mais si vous avez simplement envie de tester les effets d’un nouveau cannabinoïde, alors vous serez ravi d’apprendre que les growers ont développé de nouvelles variétés enrichies en CBDV. Tout comme vos fleurs de CBD préférées, elles ne provoquent aucun effet psychotrope et peuvent donc être dégustées à tout moment de la journée.  

Comme toujours, commencez tout de même avec une petite dose, histoire de jauger les effets de la CBDV sur votre organisme. Souvenez-vous : nous ne réagissons pas tous de la même manière aux cannabinoïdes. 😉​

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