HHC, c’est le nouveau sigle de trois lettres à la mode. Et il y a de quoi, car ce n’est pas un cannabinoïde comme les autres. Contrairement au CBD, le HHC provoque des effets psychotropes similaires à ceux du THC. Sauf que le HHC, s’il a su faire fi des questions légales le temps de quelques mois… Est aujourd’hui interdit.
Quoi qu’il en soit, on souhaitait vous présenter ce cannabinoïde dans ses moindres détails. Qui sait, peut-être qu’à l’avenir, le gouvernement reviendra sur sa décision !
On vous en dit plus ?
Le HHC est un cannabinoïde très particulier, et pas seulement parce qu’il fait planer. Contrairement à ses frères et sœurs, vous ne le trouverez pas dans les trichomes de la fleur du cannabis femelle, mais dans les graines, ainsi que dans le pollen (que l’on trouve sur les plants mâles).
Trichomes
Graines
Pollen
(Avant de vous réjouir à l’idée de recycler vos « débris cannabiques » lisez la suite 🙃)
Le HHC est présent en très, très, très petites quantités dans la plante (eh oui, dommage). Le pourcentage est si faible, qu’il est plus facile (et surtout moins cher) de le reproduire de manière synthétique plutôt que de l’extraire.
D’ailleurs, le monsieur qui a découvert le HHC (Adams Roger) n’a pas observé la molécule naturelle sous son microscope, il l’a recréé à partir d’une molécule de THC modifiée via un processus d’hydrogénation.
Et vous savez quoi ? C’était en 1947…
Soit 20 ans avant que Raphaël Mechoulam (à qui on attribue la découverte du THC et du CBD), ne publie ses travaux.
Le HHC que l’on trouve dans le commerce n’est pas extrait du cannabis, il est fabriqué de manière artificielle à partir de THC ou de CBD.
D’ailleurs, on parle parfois de « néocannabinoïde » par opposition à :
Bref, le HHC est une molécule que l’on fabrique dans un laboratoire.
C’est donc un cannabinoïde synthétique, mais il ne faut surtout pas le confondre avec le Spice ou le K2 qui sont illégaux car considérés comme des drogues dangereuses pour la santé.
Pour fabriquer du HHC, les chimistes suivent un protocole similaire à celui utilisé par Adams Roger plus d’un demi-siècle plus tôt : l’hydrogénation. Ce processus est très utilisé dans le domaine agroalimentaire, par exemple pour fabriquer la margarine.
Grosso modo, on prend un extrait de cannabis concentré en THC et on l’enferme avec de l’hydrogène dans un contenant pressurisé. De cette manière, l’hydrogène va rompre les doubles liaisons carbone du THC, ce qui permet d’en obtenir une version « hydrogénée » : le HHC.
En France et dans la plupart des pays du monde, le THC est interdit. Donc, pour obtenir du HHC, l’on va plutôt utiliser du CBD. En effet, même si CBD et THC sont bien différents, leur structure chimique ne diffère que de quelques carbones.
Après le processus d'hydrogénation, on n’obtient pas une, mais deux versions hydrogénées : le HHC 9R et le HHC 9S.
Ce n’est pas « qu’un détail technique » ! En effet, du ratio entre ces deux types de HHC dépend la puissance des effets que l’on peut espérer avoir :
Le HHC 9R
Le HHC 9S
🔎
Article à lire
Venons-en au nerf du sujet :
le HHC procure-t-il les mêmes effets que le THC ?
Le HHC procure effectivement des effets similaires à ceux du THC, car leur structure moléculaire est très similaire.
Ainsi, le HHC agit sur les mêmes récepteurs du système endocannabinoïde, les récepteurs CB1. Majoritairement localisés au niveau du cerveau, les récepteurs CB1 commandent entre autres notre système endocrinien et plus particulièrement la synthèse de dopamine, également connue sous le doux nom d’hormone du bonheur.
De ce fait, la consommation de HHC peut induire :
Le HHC induit des effets psychotropes, mais sont-ils aussi puissants que ceux du THC ?
Ici, la réponse est un peu plus délicate. Et pour plusieurs raisons :
👉 Nous réagissons tous différemment aux cannabinoïdes. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres, qu’il s’agisse de THC, de CBD ou de HHC ;
👉 Et puis, comme on le disait, le HHC est en réalité composé de HHC 9R (actif) et de HHC 9S (inactif) et donc, la puissance du produit au HHC dépend du ratio entre ces deux substances.
Selon les témoignages que nous avons pu récolter, le HHC est légèrement plus doux que le THC. Certain·es comparent l’intensité de ses effets à ceux du delta-8 THC, qui est une version soft du THC vendu aux Etats-Unis.
Est-ce que le HHC provoque des effets secondaires comme le THC ?
Rien n’est parfait, si vous consommez du HHC, vous aurez sans doute
👀 Les yeux rouges ;
👅 La bouche sèche ;
🤯 Peut-être un peu de paranoïa ou d’anxiété sans raison apparente ;
🍽️ Sans doute une soudaine envie de dévorer tout ce qu’il y a dans votre frigo …
😴 … Avant de vous affaler dans votre canapé pour une sieste bien méritée.
À ce jour, aucun accident n’est à déplorer. Mais aucune étude ne peut prouver son innocuité. Il appartient donc à chacun·e de consommer le HHC avec précaution.
👉 Commencez par une petite dose ;
👉 Ne planifiez rien d’important ce jour-là ;
👉 Ne prenez surtout pas le volant après avoir consommé du HHC ;
👉 Et bien entendu : le HHC est fortement déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas d’une substance naturelle, mais d’une molécule partiellement synthétique. Non pas que le naturel soit forcément plus sain que le synthétique, mais tout de même, une manipulation en laboratoire peut suggérer l’utilisation de produits chimiques, potentiellement nocifs sur la santé.
Dans le cas présent, le HHC est obtenu par hydrogénation. En soi, l’hydrogène est surtout dangereux pour qui le manipule, étant donnée son explosivité, ainsi que sa nocivité pour les poumons s’il est inhalé. Pour le consommateur, le risque provient davantage des catalyseurs (du nickel) qui sont utilisés pour optimiser le processus. Ces substances sont en effet potentiellement cancérigènes. C’est pour cela que nous vous conseillons de demander les résultats d’analyses de laboratoire avant d’acheter votre HHC.
Depuis le mois de juin 2023 dernier, la décision de rendre le HHC illégal a été prise (Désolé …). Depuis, cette molécule figure sur la liste des stupéfiants, émise par l’État français (suite aux recommandations de l’ANSM, l’agence nationale de la santé et du médicament, et autres experts). Ainsi, sa production, sa vente ainsi que son utilisation sont donc interdites.
En revanche, cette interdiction ne concerne pas les produits dérivés du chanvre, qui contiennent moins de 0.3% de THC (taux limite en France et dans le reste de l’Europe), peu importe leur forme (huile, résine, fleurs, infusion). Des produits qui répondent à des critères de fabrication et d’effets, qui sont proposés à la vente dans des boutiques spécialisées. Un vrai gage qui de sécurité.
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