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Comment extraire le CBD pour fabriquer de l’huile de qualité ?

L’être humain se soigne grâce aux plantes depuis la nuit des temps. Et bien qu’aujourd’hui l’industrie pharmaceutique utilise des molécules synthétiques, extraire les principes actifs des végétaux en quantité, et sans les abimer a toujours été un défi.

Employé dans la fabrication des huiles essentielles, le processus d’extraction le plus connu est sans doute l’hydrodistillation. En effet, la vapeur d’eau permet d’extraire très facilement les espèces chimiques odorantes de la plante. Cette technique est simple, respectueuse de l’environnement et ne coûte pratiquement rien.

Malheureusement, elle n’est pas du tout adaptée à la fabrication d’huile de CBD. Souvenez-vous, les cannabinoïdes ont la particularité d’être hydrophobes ! Autrement dit, pour extraire le précieux bagage moléculaire du chanvre, il faudra se passer de tout processus impliquant l’utilisation d’H2O.

5 techniques d’extraction pour fabriquer de l’huile de CBD

Comme vous le savez sans doute, les molécules qui nous intéressent (les cannabinoïdes et les terpènes) se trouvent au niveau des fleurs du cannabis. Et plus précisément, dans les trichomes, sortes de petites excroissances parsemées de gouttelettes transparentes.

Le but du jeu : séparer le plus grand nombre possible de ces très délicates cellules végétales sans les abîmer.

#1. Extraire du CBD de manière artisanale : utiliser de l’huile végétale

Puisque les cannabinoïdes n’aiment pas l’eau, en toute logique, il suffit d’utiliser un corps gras. Effectivement, il est possible de fabriquer de l’huile de CBD en plongeant les fleurs dans de l’huile végétale chaude (d’olive, de coco, de chanvre, de lin, etc.).

C’est une technique d’extraction que vous pouvez réaliser chez vous. Mais attention, comme toute recette basique, il faut connaître quelques astuces pour que le résultat soit à la hauteur de vos espérances !

👉  Par exemple, il est bon de savoir qu’avant toute chose, il faudra décarboxyler vos fleurs de chanvre.

En effet, les cannabinoïdes ont besoin d’être portés à une certaine température pour pouvoir terminer leur synthèse.

C’est le cas du CBDa qui se transforme en CBD lorsque les fleurs sont chauffées. Avant de commencer l’extraction, il est donc conseillé de placer les bourgeons au four pendant une quinzaine de minutes. Ne dépassez jamais les 220°C, au risque de dégrader l’ensemble des cannabinoïdes.

👉  Et puis, une fois que les fleurs sont décarboxylées, plutôt que de chauffer directement l’huile dans laquelle elles auront été plongées, mieux vaut utiliser la technique du bain-marie. De cette manière, vous ne brûlerez pas votre huile.

Comme vous le voyez, ce processus de fabrication est à la portée de tout le monde.

Elle n’est toutefois pas adaptée à l’échelle industrielle. En effet, ce procédé rend impossibles le raffinage et la purification. De ce fait, cette huile se conserve assez mal et rend très complexe le contrôle de la concentration de chaque cannabinoïde. 

#2. La méthode de la glace sèche

Si l’on ne souhaite pas utiliser de corps gras pour réaliser l’extraction, alors il est possible de recourir à une extraction dite « physique ». En effet, à très basse température, les trichomes seront suffisamment fragilisés pour être séparés des fleurs sans avoir à les maltraiter.

trichomes

Si vous avez déjà fabriqué du haschisch, alors vous connaissez sans doute cette méthode. Ce n’est pas une technique de fabrication traditionnelle, mais son efficacité et sa simplicité font d’elle une alternative intéressante.

Encore une fois, c’est une recette d’huile de CBD que vous pouvez réaliser chez vous. À condition d’être dument équipé !

En effet, la glace carbonique a une température de -78,9 °C. Inutile de dire que tout contact avec la peau ou les yeux provoquera des brûlures très douloureuses. Alors, munissez-vous de gants épais et de lunettes si vous comptez essayer cette technique !

Pour réaliser l’extraction, il suffit de mélanger les fleurs (décarboxylées) avec un peu de glace sèche et de récolter ensuite les précieux trichomes à l’aide d’un sac de collecte. Ensuite, au lieu de comprimer la substance résineuse obtenue pour obtenir du hasch, on pourra l’ajouter à de l’huile végétale.

Cette technique est relativement économique et simple à exécuter, mais encore une fois, elle n’est pas adaptée au monde de l’industrie du CBD. En effet, ce procédé n’offre pas un degré de concentration en cannabinoïdes optimal, étant donné que les feuilles et les tiges sont elles aussi extraites et difficiles à séparer des trichomes une fois le procédé terminé.

#3. Utiliser du CO2 à l’état supercritique

Voici à présent l’extraction au CO2 à l’état supercritique, un procédé qui fait également légion dans le secteur du café, notamment pour séparer la caféine du grain.

Le CO2 existe sous forme de gaz (ça, vous le savez), et comme nous venons de le voir, il existe également à l’état solide (glace carbonique). Et lorsqu’il est soumis à certaines conditions de température et de pression, le CO2 peut également se trouver à l’état liquide, ou supercritique.

Son principal avantage ? Il offre un degré de précision d’extraction inégalable. En effet, parce qu’il est extrêmement modulable, le C02 à l’état supercritique est un solvant que l’on peut utiliser de manière ciblée

Mais obtenir du CO2 à l’état supercritique requiert du matériel sophistiqué, car le gaz est soumis à des pressions comprises entre 70 et 350 bars. Cet équipement est cher, et sa manipulation nécessite de solides connaissances techniques.

C’est pour cette raison que certains producteurs de produits CBD préfèrent la technique d’extraction dont nous allons parler les lignes suivantes.

#4. L’extraction à l'éthanol cryogénique

Cette technique d’extraction est relativement simple à mettre en place en plus d’offrir un excellent rendement. 

En effet, bien que l’éthanol soit assez délicat à manipuler, le processus d’extraction est réalisé à pression ambiante, et ne nécessite donc aucun équipement outrageusement complexe. 

L’éthanol a mauvaise pub, car il est réputé pour sa toxicité. Mais n’oublions pas que ce solvant est utilisé depuis la nuit des temps dans l’élaboration de spiritueux en tous genres 😉 De surcroît, les producteurs de CBD ont la possibilité d’opter pour du bio éthanol, obtenu à partir de plantes. 

Quoi qu’il en soit, l’utilisation d’éthanol cryogénique (en réalité il n’est pas réellement à l’état cryogénique, il est simplement refroidit), permet d’extraire l’ensemble des molécules du cannabis sans extraire ni la graisse végétale ni la chlorophylle. Cela permet de faire l’économie de l’étape de purification, et d’obtenir un produit CBD full spectrum de très bonne qualité. 

#5. Extraire du CBD avec des hydrocarbures

L’extraction aux hydrocarbures (butane et propane) est sans doute la plus rependue de toutes au sein de l’industrie des produits CBD. La raison est simple : ce processus offre un excellent rendement (meilleur que n’importe quelle autre technique), ne coûte pratiquement rien et ne nécessite pas de connaissances poussées en chimie. 

Mentionnons également que, malgré leur mauvaise réputation, le butane et le propane sont deux solvants considérés comme sûrs pour la santé et largement utilisés dans le secteur de l’agroalimentaire… 

Bien entendu, l’utilisation d’hydrocarbures pour extraire du CBD présente un inconvénient de taille : cette technique n’est absolument pas écologique. Rappelons que les hydrocarbures sont issus du pétrole. 

De la crude à l’huile de CBD : que se passe-t-il après l’extraction ?

Pour simplifier, à la fin du procédé, les fabricants d’huile de CBD obtiennent une sorte de pâte visqueuse, que l’on appelle la crude. Elle contient tout le bagage moléculaire du chanvre (les cannabinoïdes, les terpènes et les flavonoïdes) mais aussi de la chlorophylle, des corps gras, des solvants et autres substances organiques susceptibles d’altérer la qualité de l’huile.

Ainsi, plusieurs étapes de purification seront nécessaires. Et il existe plusieurs façons de faire, il s’agit parfois d’utiliser à nouveau des solvants, de congeler la crude ou au contraire, de la chauffer. En réalité, tout dépend des molécules que l’on souhaite extraire !

Car, une fois que la crude est « propre », c’est-à-dire sans impureté et sans résidus nocifs, le fabricant a le choix :

👉  Soit il peut directement mélanger cette crude à de l’huile végétale (le plus souvent de l’huile de chanvre). Et dans ce cas, on parle d’huile de CBD full spectrum, car elle contient l’ensemble des cannabinoïdes (CBD, CBN, CBC, etc.) dont le THC (moins de 0,3% en France) et les terpènes ;

👉 Soit il retire tout le THC présent dans la crude avant de la mélanger avec de l’huile. Et dans ce cas, on parle d’huile de CBD broad-spectrum ;

👉  Soit il isole chacun des cannabinoïdes et choisit celui ou ceux qu’il va mélanger à son huile. Le plus souvent, il s’agit d’huile de CBD pure, mais de plus en plus de fabricants proposent également de l’huile de CBN ou de l’huile de CBG, ou une combinaison des deux. 

Une formule n’est pas meilleure que l’autre. Tout dépend de vos goûts et nous vous invitons à consulter notre dossier spécial si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet : quelle est la différence entre full, broad spectrum et isolat ?

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