La Polynésie française, prête à légaliser CBD et le cannabis thérapeutique ? Un projet de loi s’apprêterait à voir le jour, ce qui serait une véritable révolution.
On vous explique tout sur cette information pour le moins… Surprenante !
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Bien qu’à plus de 15.000 kilomètres de Paris, Papeete, capitale régionale de la Polynésie française, s’apprête à autoriser la consommation de produits à base de CBD et de cannabis légal, sur l’ensemble du territoire. C’est ce qu’ont annoncé les équipes de Moetai Brotherson, le président de ce territoire autonome, quoique dépendant de Paris.
Le CBD, bientôt légal en Polynésie française !
Après près de trois mois à la tête du gouvernement local, Brotherson a annoncé que ses équipes allaient bientôt soumettre au vote un projet de loi, intitulé l’article LP3, visant à légaliser la production ainsi que la consommation de produits à base de cannabidiol (CBD).
Cet article autorise les locaux (ainsi que les métropolitains installés sur place et tous les autres résidents), à « transporter, importer, exporter, détenir, offrir, céder, acquérir, transformer et utiliser des produits contenant ou issus de graines de chanvre ».
Attention toutefois, ces produits à base de CBD devront montrer patte blanche et être totalement dépourvus de propriétés stupéfiantes. En d’autres termes, ils devront respecter la limite de 0.3% de THC (tétrahydrocannabinol, la molécule psychotrope de la plante de cannabis) imposée en France.
Après le CBD... Le cannabis médical ?
Mais là où ce texte surprend, c’est qu’en plus de la question du CBD, il amorce l’idée que la consommation de cannabis thérapeutique pourrait également être légalisée dans ce territoire d’Outre-mer.
Un texte fermement défendu par les professionnels du chanvre, mais aussi de la santé. Ces derniers, par l’intermédiaire de Philippe Dupire, pharmacien au Centre Hospitalier de Polynésie française, s’appuie ainsi sur certaines études pour rappeler que le CBD et plus généralement le cannabis médical, pourraient :
👉 Aider à réduire le stress et l’anxiété, en ciblant les mécanismes qui en sont responsables, à commencer par la production de cortisol (l’hormone du stress) et la sérotonine (l’hormone du bien-être).
👉 Aider à réduire les sensations de douleurs liées aux inflammations.
In fine, cette nouvelle législation pourrait permettre aux patients d’utiliser du cannabis médical pour compléter les soins déjà en place. Mais ce texte ouvrirait également la porte à l’importation de médicaments à base de cannabis, d’ores et déjà disponibles sur le territoire métropolitain, comme le Sativex !
Une nouvelle législation, oui… Mais aussi des doutes
Malgré des avancées notables, ce texte est toutefois critiqué par une branche des professionnels du chanvre : les agriculteurs et producteurs de chanvre. Selon eux, la limite des 0.3% de THC est bien trop basse, et ce, pour une bonne raison : la météo ☀️
En effet, comme l’a rappelé le Syndicat polynésien du chanvre, le climat tropical local n’est absolument pas en phase avec cette directive. Ainsi, sur le modèle de ce qui se fait à la Réunion, les autorités pourraient être tentées d’accéder à cette demande.
Et la suite, dans tout ça ?
En Polynésie, la question semble ainsi réglée. Oui, le CBD et, à termes, le cannabis thérapeutique seront légaux (même si leur utilisation sera contrôlée). Des avancées qui ouvrent la porte à des avancées plus fortes et percutantes encore, comme la légalisation éventuelle du cannabis “tout court”.
À plus grande échelle, on pourrait même imaginer Paris s’inspirer du modèle de l’Outre-mer, en étudiant les évolutions sociales et économiques pour enfin se prononcer sur la légalisation du cannabis à usage médical en Métropole. Affaire à suivre, donc !