Selon une étude — l’une des premières réalisées sur l’Homme — le CBG (cannabigerol) pourrait réduire l’anxiété et améliorer la mémoire verbale. L’essai clinique, publié dans la revue Nature et dirigée par Ethan Russo (célèbre chercheur dans le domaine du cannabis thérapeutique) démontre les bienfaits du CBG sur la santé mentale ainsi que l’absence d’effets secondaires associés.
On vous en dit plus ?
Qu’est-ce que le cannabigerol (CBG) ?
Le CBG, au même titre que le CBD, est un phytocannabinoïde. C’est-à-dire, une molécule extraite du chanvre capable d’agir sur notre santé via le système endocannabinoïde.
Le système endocannabinoïde, c’est un réseau complexe de récepteurs répartis dans le corps humain (et animal) avec lesquels les molécules du cannabis ont la capacité d’interagir. C’est ce qui expliquerait les potentiels bienfaits thérapeutiques du cannabis.
Le CBG est généralement surnommé “le cannabinoïde mère”, car il est à l’origine de la synthèse de la plupart des cannabinoïdes. Mais ce sont, jusqu’ici, surtout ses potentielles propriétés antiinflammatoires qui suscitent l’intérêt du corps scientifique. Vous avez d’ailleurs peut-être croisé des huiles de CBG/CBD contre la douleur.
À présent, il semblerait que le CBG pourrait également agir sur l’anxiété, le stress et l’humeur, tout comme le fait le cannabidiol (CBD).
Essai clinique du CBG sur l’Homme : méthodologie
Le CBG a fait l’objet de nombreuses études, lesquelles examinent plusieurs potentiels effets thérapeutiques, allant de son action antibiotique, jusqu’à ses bienfaits sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Cependant, aucune d’entre elles n’a été réalisée sur l’humain.
C’est pour cette raison que cet essai clinique est particulièrement important dans la sphère de la recherche sur les cannabinoïdes.
L’essai, croisé en double aveugle et contrôlé par placebo, a été réalisé sur un échantillon de 34 adultes en bonne santé. Les participants ont été testés lors de deux sessions via Zoom, séparées par une période de sevrage d’une semaine.
Ils ont reçu soit 20 mg de CBG, soit un placebo.
Les évaluations comprenaient des tests de stress social (TSST, Trier Social Stress Test) et de mémoire verbale. Les niveaux d’anxiété, de stress, d’humeur et les effets subjectifs ont été mesurés avant et après l’ingestion.
🔎 Qu’est-ce qu’un TSST ?
Méthode standardisée utilisée en recherche pour induire du stress chez les participants. Le TSST inclut généralement une phase de préparation, suivie d’une tâche de discours public et d’une tâche arithmétique mentale effectuée devant un comité d’évaluateurs.

Résultats : bienfaits du CBG sur l’anxiété et la mémoire
L’étude a révélé que la prise de 20 mg de CBG :
👉 Réduit significativement l’anxiété, mesurée par une diminution de 14 % du score d’anxiété par rapport au placebo ;
👉Et que les performances de mémoire verbale se sont améliorées de 8 % après la consommation de CBG.
Le but secondaire de cet essai était également de démontrer l’absence d’effets hallucinogènes du CBG. Mesurées par l’application DRUID (driving under the influence of drugs) les données montrent effectivement l’absence de déficience motrice ou cognitive, d’intoxication, ou de quelconques effets liés à la consommation de drogue.
En conclusion, bien que cet échantillon soit trop réduit pour que les observations soient interprétées comme des preuves, le CBG aurait bel et bien des effets bénéfiques, à la fois sur l’anxiété et à la fois sur la mémoire. Il ne provoquerait, par ailleurs, aucun effet secondaire.